L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est une prestation destinée aux personnes présentant un taux d’incapacité significatif en raison d’une maladie ou d’un handicap. Contrairement à d’autres dispositifs, l’AAH ne repose pas sur une liste précise de maladies invalidantes. Elle est attribuée en fonction d’un taux d’incapacité, évalué par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Cependant, certaines pathologies sont fréquemment reconnues comme ouvrant droit à l’AAH. Voici les principaux critères et exemples de maladies concernées :
Critères d’attribution de l’AAH
L’AAH est accordée si :
- Le taux d’incapacité est au moins égal à 80 % : Ce taux traduit une limitation sévère de l’autonomie, qu’elle soit physique, mentale ou sensorielle.
- Le taux d’incapacité est compris entre 50 % et 79 %, mais avec une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi, justifiée par un handicap ou une maladie.
L’évaluation du taux d’incapacité repose sur un guide-barème national qui prend en compte les impacts sur :
- Les capacités physiques (mobilité, douleurs, fatigabilité),
- Les capacités mentales ou psychiques,
- L’autonomie dans les actes de la vie quotidienne.
Pathologies souvent reconnues comme invalidantes pour l’AAH
Maladies neurologiques
- Sclérose en plaques : évolution imprévisible, troubles moteurs et cognitifs, fatigabilité importante.
- Maladie de Parkinson : troubles de la motricité, tremblements, rigidité.
- Épilepsie sévère : crises fréquentes, effets secondaires des traitements, difficultés d’intégration sociale.
- Neuropathies périphériques : douleurs, faiblesse musculaire, troubles de la coordination.
Maladies psychiatriques ou troubles mentaux
- Schizophrénie : désorganisation cognitive, hallucinations, limitations sévères dans l’autonomie.
- Troubles bipolaires sévères : alternance de phases maniaques et dépressives, impact sur la vie professionnelle et sociale.
- Dépression chronique ou récurrente : lorsque les traitements ne permettent pas de stabiliser la situation.
- Troubles du spectre autistique (TSA) : limitations dans la communication, besoins d’accompagnement pour l’autonomie.
Pathologies physiques chroniques
- Cancers (selon le stade et les séquelles) : les formes avancées ou les traitements lourds peuvent entraîner des limitations durables.
- Maladies musculo-squelettiques sévères :
- Polyarthrite rhumatoïde,
- Spondylarthrite ankylosante,
- Fibromyalgie (si invalidante).
- Maladies respiratoires graves :
- Insuffisance respiratoire chronique,
- Asthme sévère,
- BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).
- Maladies cardiovasculaires :
- Insuffisance cardiaque avancée,
- Séquelles d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Maladies génétiques ou métaboliques
- Mucoviscidose : atteinte respiratoire et digestive sévère.
- Myopathies : perte progressive de la force musculaire, limitation de la mobilité.
- Diabète de type 1 avec complications sévères (neuropathies, amputations).
- Syndrome d’Ehlers-Danlos : douleurs chroniques, troubles de la mobilité.
Handicaps sensoriels
- Déficiences visuelles graves : baisse importante de l’acuité visuelle ou cécité.
- Déficiences auditives sévères : surdité profonde ou totale.
Maladies rares ou orphelines
Certaines maladies rares, bien qu’elles ne figurent pas explicitement dans les barèmes, peuvent ouvrir des droits si elles entraînent une limitation sévère. Par exemple :
- Syndrome d’Usher (déficit auditif et visuel),
- Amyotrophie spinale,
- Maladie de Huntington,
- Syndrome de fatigue chronique (encéphalomyélite myalgique).
Situations particulières ouvrant droit à l’AAH
- Handicap invisible : certaines maladies, comme la fibromyalgie ou le lupus, peuvent être reconnues selon leur impact sur la vie quotidienne, même si elles ne sont pas immédiatement visibles.
- Troubles liés à l’environnement professionnel : le burn-out ou les séquelles de stress post-traumatique peuvent également être pris en compte si leur impact est durable.
Rôle de la MDPH dans l’attribution
La MDPH évalue chaque situation individuellement en s’appuyant sur :
- Un dossier médical détaillé fourni par le médecin traitant ou les spécialistes.
- Une évaluation de l’impact de la maladie ou du handicap sur la vie quotidienne (mobilité, autonomie, communication, emploi, etc.).
- Les recommandations du guide-barème national.
L’AAH peut être attribuée pour une durée :
- Déterminée (1 à 5 ans) si l’état de santé est susceptible d’évoluer.
- Indéterminée si le handicap est stable ou irréversible (par exemple, cécité totale).
Dispositifs complémentaires
En plus de l’AAH, les bénéficiaires peuvent accéder à d’autres aides, comme :
- La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) pour financer les besoins en aides techniques, humaines ou adaptées.
- Des aides pour l’aménagement du logement ou du véhicule.
- Une orientation vers des dispositifs d’accompagnement social ou professionnel.
Conclusion
L’AAH n’est pas limitée à une liste stricte de maladies, mais repose sur une évaluation individualisée de l’incapacité et de son impact sur l’autonomie. Les maladies graves, chroniques ou handicapantes qui affectent durablement la vie quotidienne et l’accès à l’emploi sont généralement reconnues comme éligibles.
Retrouvez ici les garanties proposées par la mutuelle COMPLEVIE pour les particuliers invalides.
Consultez également nos conseils pour être reconnu invalide.